• Extraits de la discussion avec Samantha Bailly sur Livraddict

    Pour lire l'intégralité de la discussion :

    1- projets à venir de l'auteure :

    Alors, j'ai plusieurs projets en cours, dans des genres assez variés.
    Ma prochaine parution sera chez Milady Grand Format, un roman intituléStagiaires dont je parle sur mon blog : http://www.samantha-bailly.com/article/ … aires.html
    C'est un roman contemporain.
    Ensuite, il y aura Souvenirs Perdus, une trilogie de Fantasy jeunesse chez Syros, qui paraîtra courant 2014.
    Et enfin, Métamorphoses, roman se déroulant dans le même univers que Oraisons, qui paraîtra fin 2014 chez Bragelonne.

    2-  Origine de l'idée du roman de Ce qui nous lie :

    L'idée générale du roman m'est venue en septembre 2010, je venais d'arriver en entreprise, et j'ai tout de suite été interpellée par les strates relationnelles entre les gens. Vous savez, la vie de bureau... Les personnes qui sont obligées d'être ensemble 10 heures par jour, qu'elles s'aiment, se détestent ou se tolèrent. Cette contrainte relationnelle est beaucoup plus forte que ce qu'on peut connaître avant, au lycée, à la fac. Au travail, on ne peut plus choisir ses fréquentations quotidiennes. Il y a de nouveaux codes qui s'imposent, un vernis à poser.
    Mon imaginaire a commencé à travailler. Je me suis demandée ce que ça donnerait si on avait une carte pour naviguer là-dedans. Une vision hors norme, qui permettrait de voir la vérité sous les apparences. L’idée des fils lumineux a aussitôt bondi dans mon esprit. Je visualisais très bien les filaments se tisser au gré des allers et venus des gens. Parallèlement, je prenais souvent ma pause avec un autre stagiaire. Le concept de Ce qui nous lie n’arrêtait pas de trotter dans ma tête. C’est alors qu’il m’a dit, mot pour mot : “Tu sais ce qui serait marrant ? Voir les liens entre les gens.” Cette résonance avec le concept qui naissait dans mon esprit m’a frappée. Un électrochoc. Nous étions sans doute habités par les mêmes questionnements, mais je me suis dit que c’était trop énorme pour que je laisse passer ça. 
    Pour moi, ces pouvoirs sont clairement une métaphore : Alice voit les liens car c'est sa vision des relations... Cela pourrait presque être une très bonne finesse psychologique. Quant à Raphaël, il "sent" les gens, il est très intuitif. Transformer ça en pouvoir permet simplement d'ajouter de la poésie, une symbolique.

    3- Dans ce qui nous lie, pourquoi ce choix d'une chronologie fragmentée entre passé présent et futur ?

    Audel, cette envie de chronologie fragmentée vient de plusieurs choses. L'écriture a ceci de magique qu'elle permet de se promener à différentes époques, d'épouser différents points de vue. Je trouve ça toujours fascinant de capter des "photographies d'instants" de personnes à des étapes différentes de leurs vies. Étant donné que Ce qui nous lie est un roman pour moi assez psychologique, je voulais que le lecteur puisse embrasser l'héroïne dans son ensemble : présent, passé et futur. J'ai été inspirée par la narration de la série Lost, le basculement des flash back au flash forward. Pour peu qu'on s'intéresse un peu à la vie d'Alice et à sa relation avec Raphaël, l'objectif était que le lecteur se dise au milieu : mais WTF ? Ils semblaient si proches dans le présent, qu'a-t-il bien pu se passer ? Où est-il parti ?
    Également, cela permet de montrer Alice dans des moments très importants : la femme brisée, je dirais en dépression, du début, puis celle qui s'épanouit dans le futur.

    4- raisons du don d'Alice :

    Pour moi, le don est tout simplement le symbole de ce qui habite psychologiquement chacun des personnages. Alice est obsédée par la vérité des relations, Raphaël adore avoir l'ascendant sur les gens, et cela passe par le fait de connaître ce qui les motive. C'est une façon poétique de représenter leurs névroses.
    Clairement, je n'ai jamais pensé Ce qui nous lie en terme de romance. Après c'est une question de sensibilité, mais pour moi, les personnages ne sont pas clichés... on n'accède certes pas à leur intériorité, ce qui vient de la contrainte inhérente à la première personne, mais je pense qu'ils dévoilent malgré tout leurs failles. Cette question de stéréotype, je la trouve toujours assez délicate... dans la vie, ne nous glissons-nous pas tous dans des sortes de "types" ? Personnellement, mes personnages sont souvent inspirés de personnes que je peux croiser. Mais je veux bien croire que le réel ne soit parfois pas vraisemblable dft012
    Le cœur de la question est à mon avis celle de l'identification. Soit le lecteur s'identifie à Alice, créer un lien d'empathie, et se sent concerné par son sort, soit il reste extérieur, et dans ce cas-là, la magie n'opère pas...

    5- lieux d'écriture :

    Je travaille entre chez moi et les locaux de Bragelonne/Milady. J'aime garder un lien social, et je dirais même que j'aime l'open space dft012 Du coup, la maison d'édition m'a fait un petit bureau là-bas, c'est très sympa et cela permet aussi de développer le dialogue.

    6- genre de prédilection :

    Je ne suis pas spécialement plus à l'aise dans un genre, ça dépend juste de ce que j'ai envie d'écrire à tel moment. Mais j'avoue apprécier alterner entre récit imaginaire et récit réaliste : cela procure une bouffée d'oxygène.

    7- vraissemblance de ce qui nous lie et cohérence du personnage d'alice :

    En effet, l'infidélité est vue sous le prisme masculin car c'est l'obsession d'Alice, qui remonte à une première expérience que l'on découvre au fil du passé. Je ne dis pas que je le cautionne, c'est simplement le personnage dans sa cohérence psychologique. Je ne peux hélas rien répondre de plus : cette histoire ne paraît pas vraisemblable pour certains, soit, je peux l'entendre. De mon point de vue, c'est une histoire qui je crois peut trouver une vraie résonance chez certaines personnes ayant un vécu émotionnel similaire. En tout cas, je l'espère, et c'est ce que j'ai cru comprendre en lisant certaines chroniques dft012 Sachez en tout cas que c'est un roman que j'ai écrit avec beaucoup d'authenticité et de vérité. 

    Alice accepte Sébastien car il ne ment pas. Il joue, oui, mais cartes sur table : il a des relations sexuelles sans jamais rien promettre. Alice se fiche du sexe éphémère, mais elle est profondément dérangée par les personnes capables d'avoir de double vies.

    je dirais qu'au début du roman, Alice est une femme qui traverse une sévère dépression, ce qui lui donne ce côté "froid"... mais sur la fin, elle parvient à goûter de nouveau à la vie, à composer avec les autres.

    8-  "méthodes" de tarvail :

    Depuis que j’écris à plein temps, je suis de plus en plus rigoureuse dans mon organisation. Je commence toujours par rassembler des idées, de la documentation, des fils conducteurs. Ensuite, je rédige un véritable plan, chapitre par chapitre, tout en sachant que cela peut changer durant l’écriture. Ma principale difficulté est de gérer mon énergie. J’écris tous les jours, je fais un salon par semaine durant les périodes intenses, j’essaie de préserver ma vie sociale aussi (important, s’aérer, sortir !). Il faut que j’accepte de m’arrêter, alors j’apprends à faire de véritables pauses, des blancs, pour me recharger. Je tente d’écrire 5000 signes par jour. C’est un rythme plus difficile à tenir durant les périodes de salons, mais les journées « avec » compensent les journées « sans ».

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